Site d'origine du message: uneparjour Page d'origine du message: Destinataire: rédaction uneparjour et auteur de l'image Concerne la photographie: upj_elisegrandjean565 ![]() Cendre'Certains meurent avant même d'avoir passé la porte Du couloir qui comporte cette pression étrange Certains meurent avant même de savoir, juste un peu, La saveur de ce jeu de n'être plus un ange Certains meurent dans des ventres Certains meurent juste après, encore mouillés de ça, Quand on les pose là au froid de la ruelle, Certains meurent juste après, sur le corps essoufflé, Dans les bras déchirés de leur maman si belle, Certains meurent dès qu'ils entrent Certains meurent tout gamins, d'être des riens du tout, Des gens nés sans le sou sur qui l'on tire à vue, Certains meurent tout gamins, fauchés par le brouillard D'un chauffard, d'un soulard qui passait dans la rue Certains meurent encore tendres Certains meurent en plein feu de leur jeunesse ouverte Un képis sur la tête pour un vieux président, Certains meurent en plein feu de leur adolescence Pris d'un coup de démence, ils se pendent au plafond Certains crèvent d'apprendre Certains meurent pour que dalle, d'une piqûre de bête, D'une pierre sur la tête, le hasard les reprend, Certains meurent pour que dalle, d'être allés s'éclater Aux vitres des cités en gueulant 'Dieu est grand!' Certains meurent sans comprendre Certains meurent et reviennent, tout éblouis de là D'avoir goûté la joie, mais de l'autre côté Certains meurent et reviennent, en riant aux éclats A cette peur qu'on a de voir tout s'effacer Certains meurent sans qu'ils tremblent D'autres meurent de tristesse, tout imbibés d'alcool Suivant le protocole qu'on leur a inventé D'autres meurent de tristesse, sans se donner le temps D'arrêter, un instant, leur vie conditionnée Certains se croient de cendre Et les larmes me viennent quand je te perds encore, Moi qui serrais ton corps que je croyais tenir, Oh les larmes me viennent, mais je laisse le marbre Et je cours dans les arbres, et je te crois venir, Souriante descendre Vu qu'on meure tous les jours, qu'on meure à chaque instant Quand on crache le vent qu'on a dans nos poitrines, Vu qu'on meure tous les jours, qu'on meure et qu'on revit Autant laisser la vie être, autant qu'on s'incline Je veux t'aimer la cendre Certains meurent et reviennent, tout éblouis de là, D'avoir goûté la joie, mais de l'autre côté Certains meurent et reviennent, en riant aux éclats A cette peur qu'on a de voir tout s'effacer, Certains meurent sans qu'ils tremblent… Et je t'aime la Cendre.' K |