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Carnet de route d'un UPjiste - Un hiver indien - 30 - Vache sacrée et sacrés déchetsVACHE QUI RIT, VACHE QUI PLEURE

La vache a beau être sacrée en Inde, elle est moins bien lotie que la vache Milka, déesse des chocolateries Suchard.
Adorez les vaches sacrées ? Pas pour tout le monde. Selon un article du journal « The Times of India », de plus en plus de bovins sont kidnappés pour finir en bifteck dans les assiettes d'indiens de moins en moins religieux. New Dehli compte environs 40 000 vaches « sacrées », baptisées gao mata – vaches mères – car leur lait nourrit toutes les créatures. Ces ruminants déambulent librement dans la ville sans se soucier le moins du monde de la circulation chaotique. Des milliers de vaches ont été enlevées durant la nuit, par des malfaiteurs qui les revendent à des abattoirs illégaux. Ces gangs ne font pas de quartier. Au volant de véhicules boostés, ils n'hésitent pas à charger les voitures de police. Ces kidnappings reflètent le nouveau visage et le profond changement de la société indienne.

Les Hindous considèrent la vache avec le plus grand respect, lui reconnaissant un incontestable caractère sacré ! Pour le croyant, tuer une vache est aussi grave que le meurtre d'un brahmane, car Brahman (représentant de la puissance créatrice divine au sein de la trinité hindoue composée de Brahma, Vishnou et Shiva) a créé l'un et l'un et l'autre le même jour. Mais attention, la bouche de l'honorable ruminant n'est pas sacrée !
Lors d'une querelle entre Brahma et Shiva, la vache appelée comme témoin, mentit en faveur du premier. Pour la punir, Shiva, furieux décréta sa bouche impure. Sa bouse et son urine sont bien sur sacrées. Il arrive que des dévots, les mains en coupe, recueillent le liquide encore brûlant et le boivent d'un trait. Mais la médecine traditionnelle indienne ne préconise-t-elle pas justement l'absorption quotidienne d'un verre d'urine. Un autre breuvage purifie aussi l'âme et le corps : un mélange de lait, petit-lait, beurre clarifié, urine et bouse.

En parlant de bouse, il m'est arrivé une aventure il y a bien longtemps à Bénarès. Un jour, et se fut le seul, je décide comme beaucoup d'Indiens de marcher pieds nus dans les ruelles étroites de la vieille ville. Alors que je me promenais tranquillement, je sentis soudain une bizarrerie ! Mes pieds avaient marchés dans quelque chose de chaud et de moelleux. Je regarde et constate que je venais de mettre un pied en plein milieu d'une bouse de vache toute fraîche. Un sikh, les bras croisés, qui avait assisté à la scène me regarde et me dit le plus sérieusement possible : Lucky Man ! Sur le moment je n'ai pas tout de suite compris qu'est-ce qu'il avait voulu dire par « homme chanceux ». Et c'est plus tard que j'appris que marcher dans une bouse de vache par inadvertance portait chance ! Si un jour vous marchez dans un pâturage et que vous marchez sur une bouse de vache, au lieu de pester contre ces pauvres vaches suisses, allez vite jouer à la loterie à numéro.

En Inde, nourrir une vache constitue une bonne action, les soigner une meilleure encore : certains riches fidèles construisent même à leur intention hôpitaux et maison de repos. En plus du lait, les vaches donnent aux Indiens une autre richesse ; elles fournissent aussi des millions de tonnes de bouses, un gisement précieux sans cesse renouvelé que les Indiens pétrissent avec un peu de paille pour en faire des galettes servant de combustible ménager.

« En vérité, la vache représente la Mère de l'univers et elle est un idéal pour tous ceux qui sont doux, purs, désintéressés et innocents. C'est la vache qui donne le lait dont l'homme tire la crème, le beurre et le ghî. Elle est la mère des taureaux qui tirent la charrue dans les champs pour la nourriture de l'homme. Ses bouses elles-mêmes sont très utiles comme combustibles ; en Kathiawar, où il n'y a ni arbres ni forêts, il n'y a pas d'autre combustible que les pains de bouse de vache. Et, après sa mort naturelle, sa peau et ses os servent à faire des quantités de choses. Ô mère ! En vérité tu es vraiment Kâmadhenu (vache mythique qui exauce tous les désirs de celui qui la possède) ! »
Swami Ramdas


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