Site d'origine du message: uneparjour Page d'origine du message: Destinataire: rédaction uneparjour et auteur de l'image Concerne la photographie: upj_jlclaude5851 ![]() 15 – L'AUTRE CHEMIN – Eglise Santa Maria d'Eunate, une église templièreJe n'ai pas voulu passer par Saint-Jean-Pied-de-Port et Roncevaux, car aujourd'hui ce parcours est surfréquenté. Et j'ai bien fait ! Le pèlerinage de Compostelle est devenu aujourd'hui une mode. On va au tombeau de monsieur saint Jacques, prier pour le repos de son âme où de l'âme d'un proche, pour la guérison d'une personne aimée. On va bramer l'hymne de monsieur saint Jacques, réciter la prière à monsieur saint Jacques, baiser les pieds des statuts de monsieur saint Jacques, donner une obole à monsieur saint Jacques, écouter les homélies des serviteurs de monsieur saint Jacques, chacun y va selon sa propre compréhension, ses propres connaissances, sa propre motivation, sans être obligé de penser comme une majorité des pèlerins. Chacun à son propre chemin ! À Navarrenx, qui se trouve à 60 km de Saint-Jean-Pied-de-Port, j'ai bifurqué sur Oloron-Sainte-Marie, pour rejoindre la Voie d'Arles, puis le col du Somport pour Jacca sur le Camino Aragonès, le chemin traditionnel qu'empruntaient les Compagnons. Le chemin des hommes de métiers n'a jamais été mélangé avec le chemin de pèlerins. L'un passait par Jacca et ses ermitages, l'autre par un réseau d'hôtelleries. Les motivations de voyages étaient essentiellement différentes. Par Roncevaux et le Camino Francès, les motivations étaient de types religieux : expiation, pénitence, demandes de tout ordre, vœux... Par le col du Somport et Jacca, c'était l'université, et on séjournait pour apprendre. On passait de vieux maître en vieux maître, d'ermitage civil en ermitage religieux, et en suivant l'antique chemin des étoiles, au plus proche de la Wouivre, avant d'arriver à Noia au Finistère de la Galice. Les Compagnons des différentes corporations n'allaient qu'une fois à Noia, mais revenaient souvent dans les Pyrénées voir leurs vieux maîtres, apprendre de nouvelles techniques, entrer dans de nouvelles connaissances. De ces constructeurs pyrénéens, j'ai pu visiter cette merveille d'Eunate, une drôle d'église octogonale qui en basque signifie : les cent portes. Le clergé ne le dit pas, mais c'est une église templière. C'est à partir de là, que sous la pluie, j'ai quitté Ludmila et Eden, qui m'avaient rejoint pour faire une étape avec moi. Je ne le savais pas encore, mais à quelques kilomètres mon chemin rejoignais celui du Camino Francès à Puenta-la-Reina. Puenta-la-Reina où j'allais avoir un choc en voyant tout ce monde, piétons et vélos, agglutiné en file indienne sur un chemin mouillé et qui se dirigeait vers la ville afin de rejoindre leurs albergues et leurs hôtels réservés six mois à l'avance où les attendait leurs bagages qu'ils avaient confié à un transporteur. À partir de là, mon état d'esprit allait changer ! |