Site d'origine du message: uneparjour Page d'origine du message: Destinataire: rédaction uneparjour et auteur de l'image Concerne la photographie: upj_jlclaude5854 ![]() 18 – L'AUTRE CHEMIN – Le pèlerin venait avec son front toucher la tête de maître Mateo (Matthieu) qui a construit au 12ème siècle le Porche de Gloire qui se trouve dans le narthex au-delà de la façade baroque. C'est le seul endroit dans la cathédrale interdit au public, allez savoir pourquoi ?Ce n'est pas un hasard si le « tombeau de saint Jacques » a été découvert en Galice. La pointe nord-ouest de la péninsule ibérique, assimilée dans l'Antiquité comme au Moyen Âge aux confins du monde (finis terrae), est depuis toujours un espace tout particulier de spiritualité. C'est en Galice qu'on observe la plus grande concentration, dans la péninsule, de témoignages de la culture mégalithique du Néolithique. Une connaissance très ancienne a pu persiter dans l'ouest de la Galice qui a été transmise à travers une iconographie, à travers de textes, à travers de grimoires. Pour les Compagnons et les alchimistes qui terminaient leur voyage à Noia, comme le voulait la tradition, ça ne fait pas l'ombre d'un doute. Mais naturellement, dans les flyers et prospectus des églises et des guides, pas un mot sur cette période ; on dirait qu'on a voulu occulté cette histoire en la remplaçant par des histoires banales et sanguinolantes, glorifiant des rois et des princes, tous chastes naturellement, qui ont bataillés contre l'Espagne mauresque. D'ailleurs c'est à partir de là que notre apôtre Jacques va encore endossé un autre rôle, celui de « matadoros », le pourfendeur des Maures. Santiago deviendra le cri de ralliement des chevaliers chrétiens (doux Jésus) dans leur combat contre les musulmans et cette image de l'apôtre perdura à travers les siècles (bin voyons !) Au 16ème siècle, lorsque les Conquistadors espagnols, avides d'or, (qu'on retrouve dans les églises espagnoles) se déchaînèrent contre les « sauvages » en Amérique du Sud, ils exportèrent le nom de l'apôtre sur le nouveau continent. À l'époque de la Réforme, la lutte contre les protestants fut placé sous le signe de saint Jacques. Il est significatif que les innombrables représentations de saint Jacques en chevalier, dressé sur sa monture, ne soient apparu qu'à partir de ce moment. Mais c'est aussi à cette époque qu'une bonne part de pèlerins déserta le Chemin et que de nombreux pèlerinages locaux se sont multipliés dans toute l'Europe. En arrivant à Compostelle, je n'ai ressenti aucune émotion face à tout ce bastringue « spirituel », indifférent à la liesse de certains tourigrinos, me posant beaucoup de questions sur les motivations de tous ces gens et quels bienfaits pouvaient-ils en retirer. Mais aussi, en parlant avec des pèlerins, certains m'ont avoué être déçu par cette ambiance, ne s'attendant pas à ça quand ils ont entamé le Chemin. Mettre un coquille Saint-Jacques sur son sac à dos et confié son Chemin à une agence de voyage ne fait pas le pèlerin. Le tourisme a tué le véritable sens du Chemin des Etoiles au profit du dieu « Mammon » auquel la plupart de cette meute connectée s'est soumise. Moralité : Une abeille ne perd jamais son temps à expliquer à une mouche que le miel est meilleur que la merde. |