Site d'origine du message: uneparjour Page d'origine du message: Destinataire: rédaction uneparjour et auteur de l'image Concerne la photographie: upj_maxjacot1439 ![]() dans la nuit de ma maison je ne peux que porter le deuilrepas avec des amis dans un restaurant de quartier puis montée dans l'appartement d'un des compères moi qui n'ai plus été forcé de faire face à un écran allumé de télévision depuis des années me retrouve cul par terre à regarder "eurovision" je m'accroche un moment par amitié et contemple le défilé interminable des musiques dont je n'arrive pas à repérer les différences mises bout à bout par tranches de 10 secondes, ça fait comme une seule chanson mêmes sonorités, mêmes harmonies, mêmes voix artificiellement émotionnées la réalisation d'un goût rosâtre et vomitif à coups d'effets et de trucages pour donner l'impression "divine" d'être dans une salle longue comme 50 terrains de football visages aux sourires faux faux sentimentaux - faux punks - faux durs faux musiciens parodies de corps sexys puis le comptage interminable des points avec des gourdes tendant leurs gros seins à la caméra et prononçant le fatidique "twelve points for…" et là, selon un scénario appris par coeur, à prétention de suspense sans la moindre vie sur le visage trois secondes d'arrêt figé inexpressif avant l'énoncé du pays bénéficiaire « GERMANY » à côté de moi, un type hurle à chaque point gagné par son pays mon oreille explose à chaque coup et mon âme se liquéfie de douleur à l'idée des millions de téléspectateurs bavant devant leurs écrans en ayant terminé avec la bière offerte par l'ami elle qui m'a pour l'instant permis de survivre je m'en vais et pleure dans la rue dans la nuit de ma maison je ne peux que porter le deuil d'une humanité qui pourrait avoir un sens ou une âme [trajet des images violeuses dans des millions de corps obéissants] |