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Destinataire: rédaction uneparjour et auteur de l'image

Concerne la photographie: upj_maxjacot4146

pogographieillusion ! illusion !
oui je l'ai dit
mon mensonge guette
si je ne secoue pas ce qui traverse le corps
si les faux-semblants ne sont pas joués
si je n'effondre pas les forteresses sous sa peau
si je ne sais pas mettre en mouvement le rien
illusion !
l'illusion règne
et je suis l'illusionniste
et la mort ne sera pas effacée
si mes images ne tuent pas
si j'écoute assoupi la litanie médiatique
si je n'assassine pas la femme double
si je n'encours pas les pires punitions
si les attentats me glacent
et si je fracasse mon désir
et si je tremble devant les flashballs
si ma violence n'est pas douce
si ma violence n'est plus forte que ta violence
assez forte pour entraîner ça
jusqu'au noyau noir du pogo
et si notre mort consommée me paralyse
si je renonce à être tendre et méchant
si je ne jouis pas de sa névrose
et ne crache pas sur ma jouissance
si je ne pleure pas et n'aime pas
alors oui l'illusion domine et la mort approche
illusion ! illusions !
autant étrangler l'illusion
si j'accepte le rien
si je n'écris pas le récit
et si je tremble devant les flashballs
et si je guette ses snippers
si je plante la dernière lame de cutter dans le nous
et reste sourd aux mensonges qu'elle profère
à l'adresse du public
alors meurs ! meurs illusionniste !
meurs debout !
si je perds le désir des deux feuilles
qui ne sont pas doubles
ni duplicité
si je prends le oui pour un non
si mes images ne tuent pas
et que les gouttes giclent de ma peau en cataracte
ce qui la fait rire
si je n'arrache pas les couilles des méthodiques du corps ligoté
si je ne frotte pas n'importe où mon arrière-train de chien
si j'écoute les ordres
et ne crache pas la révolte après la passion
et n'avoue pas ma chute
si je perds le cortège de tête
et fuis devant la Bac
si je me laisse glacer par son regard glacé
si je me laisse glacer par le souvenir de ton regard chaud
si j'oublie les larmes à la terrasse du cinéma
si je ne tremble pas et ne vacille pas
et ne sens plus la brûlure de ces appels au carnage
lancés ailleurs n'importe où au hasard des mots
sur les écrans et dans les plis blancs aériens des tissus trop légers
poésie des chiens et des sangliers


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