uneparjour
/painquotidien-semaine.php
Site d'origine du message:
UneParJour - des photographes au quotidien

Page d'origine du message:

Destinataire: rédaction uneparjour et auteur de l'image

Concerne la photographie: upj_traunig1991

Genève - 17 heures 30A la galerie NEST, Céleste vernit balles et flingues. Préoccupée par la violence dans le monde, elle met en scène avec une belle maîtrise du détail des douilles d'armes à feux qu'elle dispose en forme de cœur sur des miroirs soutenus pas des socles en bois laqués coiffés de calottes en plexiglas.

« …spectatrice de l'urgence du monde, elle entame une nouvelle série de pièces où elle essaie de donner une issue aux angoisses de son époque à l'image d'Antonin Arthaud. (…). Les œuvres qu'elle présente aujourd'hui produisent une forte ambigüité chez le spectateur ; celle-ci est liée à une esthétique si soignée qu'on pourrait presque en oublier leur contenu, et c'est là que réside toute la force de ce travail. (…) Dès lors une quête infinie de liberté semble devenir l'ultime et seule solution. »

Proclame Céleste.

-Et les prix ? M'enquiers-je.

Sur un papier froissé que l'élégant acolyte de Céleste sort du fond de la poche de son Prince-de-galles, est gribouillé un six virgule huit au stylo qu' il me montre du doigt, sans prononcer un mot, parce que parler fric c'est obscène quand on est investi par « une quête infinie de liberté ».



Ne peux m'empêcher de penser à cette prostituée photographiée par mon ami X suspendue aux murs de la galerie Y. Travail engagé, qui décrit le mépris des uns pour les autres, et nous montre de dos, une prostituée qui fait le tapin sur un matelas pourri pour quelques dizaines d'euros. Et la voilà épinglée sur un mur immaculé, revendue à 30 ou 40 fois le prix qu'elle demande pour une passe à des bobos qui branlent leurs verres de champagne en plastique.



-Oui, mon frère est retourné en Tunisie, Oh c'est un grand malin, il a le commerce dans le sang lui, pas comme moi…
-Mais vous vous faites quoi ?
-Des machines à sous. J'exploite des machines à sous.
-Génial. Comme dans les salons lavoir, pas de problèmes d'employés ?
-Oh, vous savez, y a toujours des problèmes quoi qu'on fasse.
-Mais votre frère, alors ?
-Regardez mon jeans, regardez l'étiquette…
-…
-Kenzo, Boss, toutes les grandes marques. Ça sort à 18 euros de chez nous. Les gens y sont fous de ça en France. C'est ça que j'aurais dû faire, il roule sur l'or maintenant.



Et pour finir pour vous remonter le moral, un conseil de lectures :

L'art d'ignorer les pauvres de John Kenneth Galbraith - suivi de Du bon usage du cannibalisme de Swift


Votre adresse email:

Sujet:

Message:





.
infrastructure netopera.net | contact max@maxjacot.com